Angers, le 31
mai 2012 – L’intersyndicale de Technicolor (THOMSON) dénonce
la décision du Groupe d’orchestrer la mise en faillite de sa filiale Thomson
Angers SAS.
Aujourd’hui le Tribunal de Commerce de Nanterre doit se prononcer sur le
dépôt de bilan de l’usine d’Angers. Nous demandons que le tribunal ne soit pas
le complice de cette manœuvre déloyale, scandaleuse et révoltante du Groupe
Technicolor. En orchestrant la mise en situation de cessation de paiement de son
usine de production d’Angers, il a décidé de faire payer à la
collectivité la fermeture de son usine et le licenciement des 350 salariés.
Nous rappelons que :
- Les prétendues pertes de la
filiale d’Angers sont artificielles car Thomson Angers SAS n’est pas un centre
de profit mais un site de fabrication qui a pour mission unique de produire,
sur ordre de sa maison mère Technicolor;
- Thomson Angers SAS est
totalement dépendante de sa maison mère : absence d’activité commerciale
propre, absence d’autonomie dans l’achat des composants, fixation unilatérale
par sa maison mère des prix de cession des produits fabriqués à Angers à
Technicolor SA, paiement des heures de main d’œuvre à Angers sur la base d’un
coût horaire Ukrainien (…), choix des produits et des investissements dictés
par sa maison mère, etc.
- La trésorerie
disponible de Technicolor était positive de 370 millions d’euros au 31 décembre
2011 ;
- Selon les propres mots
du Directeur Général, Technicolor (société ‘maison mère’ de Thomson Angers SAS)
a réalisé « une solide performance » au 1er trimestre
2012. Le Groupe a confirmé ses objectifs de résultats 2012, et notamment «
générer un EBITDA ajusté compris entre 475 et 500 millions d’euros » (cf.
communiqué de presse de la Direction du 26 avril 2012) ;
- Un nouvel investisseur,
JP Morgan, injectera plus de 150 millions d’euros dans le cadre d’une
augmentation de capital qui interviendra fin juin, ce qui viendra accroître les
marges de manœuvre financière du Groupe (cf. communiqué de presse de la
Direction du 3 mai 2012) ;
L’intersyndicale estime donc que l’organisation de cette
mise en faillite a pour but, dans le cadre de la délocalisation de la
production de ses décodeurs, de précipiter la société Thomson Angers vers un
redressement judiciaire ; de faire payer les salaires par la collectivité (AGS)
et de se séparer des salariés d’Angers à moindre frais. Nous craignons que
cette accélération rende impossible, par manque de temps et de soutien, tout
projet sérieux et pérenne de reprise.
Aussi, l’intersyndicale du Groupe Technicolor
demande que :
- La société « maison mère »
Technicolor renonce à organiser la faillite de sa filiale et maintienne la
fabrication de décodeurs sur le site, tant qu’un projet de reprise crédible
n’aura pas été négocié avec les partenaires sociaux et mené à terme ;
- Le Tribunal de Commerce de Nanterre ne se rende pas
complice d’une mise en scène « comptable » qui permettrait au Groupe
Technicolor de reporter ses responsabilités sur l’Etat.
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