Technicolor met en
faillite sa filiale Thomson Angers, 350 emplois à sauver
Technicolor
(anciennement Thomson) était le premier fabricant français de téléviseurs dans
les années 1990, le groupe s’est réorienté vers les services aux créateurs de
contenu pour le cinéma et la télévision. Le groupe fait plus de 3.2 Mds€ de
chiffre d’affaire pour 17000 salariés dont 1900 en France.
L’usine
Thomson Angers (350 salariés) est le dernier site de production situé en
Europe. Elle fabrique des décodeurs pour les clients Européen du Groupe
(Télécom Italia, Hot, Bouygue, Sogécable,
…). Elle devait fabriquer le prochain décodeur d’Orange, mais le groupe
a perdu ce marché fin 2011.
Technicolor
a décidé de transférer chez un sous-traitant Asiatique (Foxconn) la production
des décodeurs et de mettre son usine en cessation de paiement pour ne pas payer
le coût de fermeture de l’usine.
Technicolor
justifie l’arrêt de la production en France du fait de la suppression des
droits de douane (14%) qui protégeait nos productions, la baisse des volumes et
le fait que nous sommes les derniers à fabriquer ce type de produit en Europe.
Les
syndicats en intersyndicale dénoncent cette mise en faillite de l’entreprise
alors que :
- La
trésorerie disponible de Technicolor était positive de 370 millions d’euros au
31 décembre 2011 ;
- Selon
les propres mots du Directeur Général, Technicolor a réalisé « une solide
performance » au 1er trimestre 2012. Le Groupe a confirmé ses objectifs de
résultats 2012, et notamment « générer un EBITDA ajusté compris entre 475 et
500 millions d’euros » (cf. communiqué de presse de la Direction du 26 avril
2012) ;
- Des investisseurs (JP Morgan et Vector) se battent pour
injecter plus de 180 millions d’euros dans le cadre d’une augmentation de
capital, ce qui viendra accroître les marges de manœuvre financière du Groupe.
- Les
prétendues pertes de la filiale d’Angers (10 millions d’euros par an) sont
artificielles car Thomson Angers n’est pas un centre de profit mais un site de
fabrication qui a pour mission unique de produire, sur ordre de sa maison mère
Technicolor.
- Thomson Angers est
totalement dépendante de sa maison mère : absence d’activité commerciale
propre, absence d’autonomie dans l’achat des composants, fixation unilatérale
par sa maison mère des prix de cession des produits fabriqués à Angers à Technicolor
SA, paiement des heures de main d’œuvre à Angers sur la base d’un coût horaire
Ukrainien (…), choix des produits et des investissements dictés par sa maison
mère, etc…
Nous estimons donc que
l’organisation de cette mise en faillite a pour but, dans le cadre de la
délocalisation de la production de ses décodeurs, de précipiter la société
Thomson Angers à la liquidation et de faire payer les salaires par la
collectivité (AGS) et de se séparer des salariés d’Angers à moindre frais. Nous
craignons que cette accélération rende impossible, par manque de temps et de
soutien, tout projet sérieux et pérenne de reprise.
Aussi, nous demandons que :
- La
société « maison mère » Technicolor qui a organisé la faillite de sa filiale doit
maintenir la fabrication de décodeurs sur le site, tant qu’un projet de reprise
crédible n’aura pas été négocié avec les partenaires sociaux et mené à terme.
- Le Groupe Technicolor doit accepter
de discuter avec les services de l’état pour trouver des solutions pour Thomson Angers.
- Une égalité du traitement social de licenciement entre les différentes
unités françaises soit mise en place.
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